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Fernando Pessoa est aujourdÆhui un classique de la littérature mondiale, dont la reconnaissance a sans nul doute été favorisée par lÆouvrage de critique littéraire le plus polémique des trente dernières années: The Western Canon, dÆHarold Bloom. Et si Bloom a inclus Pessoa -le «Whitman ressuscité », ainsi quÆil lÆa qualifié - dans son canon occidental restreint vingt-six écrivains (Pessoa étant le seul auteur de cette liste écrire en portugais), cela vient des échanges fertiles entre Bloom et lÆune des lectrices les plus attentives de lÆouvre du poète de Lisbonne: Maria Irene Ramalho.LÆhéritage intellectuel de Ramalho et de Bloom montre des visions théoriques et idéologiques distinctes de la construction du canon littéraire. Mais tous deux se retrouvent dans leur admiration portée lÆouvre de Pessoa et, en particulier, dans leur fascination avouée pour son hétéronyme le plus prolifique, lÆirascible et scandaleux Alvaro de Campos, ingénieur naval né Tavira et formé Glasgow, dans lequel Pessoa a déposé toute lÆémotion quÆil sÆest refusée lui-même et en qui il a projeté un génie unique de la poésie avant-gardist